MOULAERT (George Brunon)

MOULAERT (George Brunon) (Bruges, 19 mai 1875 – Bruxelles, 17 septembre 1958), militaire, haut fonctionnaire colonial et homme d’affaires

Issu d’une famille aisée brugeoise (son père, Alphonse, est médecin), George Moulaert entre en 1892 à l’École royale militaire au terme de ses humanités gréco-latines. Devenu sous-lieutenant du Génie le 22 décembre 1894, il est caserné à Anvers (Compagnie spéciale des Pontonniers et des torpilleurs), où il fréquente le « Club africain » de cette ville, point de rencontre des coloniaux revenus au pays. Attiré par la carrière coloniale, il veut s’engager au service de l’État indépendant du Congo (EIC). Ce projet se concrétise après une entrevue avec Charles Liebrechts, le secrétaire général du département de l’Intérieur de l’EIC : Moulaert est détaché auprès de l’Institut cartographique militaire, la voie « détournée » qu’utilise l’Etat belge pour mettre des militaires à la disposition de l’Etat colonial fondé et gouverné par le roi Léopold II. L’esprit colonial est très présent au sein de la famille Moulaert : trois de ses frères effectueront également des séjours au Congo (notamment Julien Moulaert et Maurice Moulaert). En 1913, George Moulaert se marie avec Louise Beckers (née en 1883), la fille d’un ingénieur ; de ce mariage naîtront trois enfants.

Au début de 1902, George Moulaert arrive au Congo ; cette même année il est promu capitaine de la Force publique. Vu sa formation d’officier du Génie, il est chargé d’achever la construction du fort de Shinkakasa, près de Boma. Il s’occupe en outre des premières expériences concernant la télégraphie sans fil dans la colonie. En 1903, il participe à l’expédition chargée de délimiter la frontière entre le Congo léopoldien et le Congo français, dans la région de Manianga (Bas-Congo). Dès 1905, Moulaert entame une carrière de fonctionnaire colonial avec le grade de commissaire de district intérimaire de première classe. Il est promu commissaire général en 1910. Il dirige le district du Stanley Pool / Moyen Congo (Léopoldville). Il réorganise le système d’approvisionnement de l’agglomération et jette les bases de son développement urbanistique ultérieur. Il élabore, notamment, une nouvelle vision de l’organisation spatiale de la ville, organise le quartier « indigène » et ébauche le port. Il peut donc être considéré comme le « père » des grands traits de l’urbanisation moderne de la métropole actuelle.

Ses activités débordantes ne s’arrêtent pas là. En effet, dès 1907, il dirige également la Marine du Haut-Congo et gère donc le transport fluvial sur le fleuve Congo, artère vitale de la colonie. Transports et infrastructures sont les deux points forts de l’activité coloniale du jeune Moulaert. Grâce à ces fonctions, il fait la connaissance du prince Albert en 1909, lors du long périple que ce dernier effectue à travers la colonie qui vient d’être annexée par la Belgique. Celui qui, peu après, accédera au trône tend une oreille bienveillante aux discours et requêtes de Moulaert, car dès 1911, le Fonds spécial du Roi finance certains projets que son interlocuteur avait conçus en matière de trafic fluvial. Moulaert n’est donc pas un inconnu à la Cour ; ultérieureurement, il n’hésitera pas, à plusieurs reprises, à s’adresser directement au souverain pour défendre sa cause.

Dans l’exercice de ses fonctions administratives, Moulaert entre immédiatement en conflit avec l’Église catholique, car il s’oppose, notamment, à la façon dont les Jésuites dirigent leurs fameuses « fermes chapelles ». D’après Moulaert, les missionnaires procèdent à des rapts d’enfants, qu’ils retiennent de force dans leurs postes ; les enfants fuyards sont pourchassés et sévèrement punis. Il reproche en outre aux missionnaires de se livrer à des voies de fait envers les Congolais, de ne pas payer d’impôts sur leurs activités économiques et de s’arroger des terres appartenant aux communautés « indigènes ». Moulaert est ainsi pris dans une tourmente qui le dépasse de loin. En effet, l’attitude des missionnaires fait l’objet d’une polémique qui se répercute jusqu’en Belgique. Les rapports de Moulaert alimentent donc la campagne que les partis de l’opposition, les libéraux et les socialistes, mènent contre la politique coloniale du gouvernement catholique et, plus spécialement, contre la position privilégiée de l’Église catholique au Congo. Moulaert est donc évidemment en butte à l’hostilité de la part du monde catholique. Certaines autorités ecclésiastiques demandent même au ministre des Colonies, Jules Renkin, de le destituer. Cette figure éminente du parti catholique refuse toutefois de sanctionner son subordonné.

Ces péripéties nous permettent de mieux cerner la personnalité de Moulaert. Manifestement, il n’appartient pas au courant catholique, qui domine alors la hiérarchie coloniale et le ministère des Colonies. Plus tard, de retour en Belgique, Moulaert fera partie de la commission coloniale créée au sein du Parti libéral. Suite à ses déboires avec les missionnaires, Moulaert est « suspecté » par certains d’appartenir à la fran-maçonnerie. Sommé par le ministre Renkin de s’expliquer à ce sujet, Moulaert nie toutefois explicitement d’être franc-maçon[1]. Il n’est pas un anticatholique « à tout crin ». Tout au long de sa carrière, il publie des textes dans des organes de presse de toutes tendances, y compris des revues et journaux catholiques. Il considère la religion chrétienne comme un instrument indispensable pour inculquer un « sens moral » aux Noirs. Ses funérailles, le 22 septembre 1958, seront célébrées religieusement.

Ces incidents révèlent également son caractère bien trempé. Il n’hésite pas à exercer son autorité, quitte à susciter des conflits ouverts. Moulaert n’est donc pas un élément docile ; il est sûr de lui-même et de ses capacités ; sa carrière ultérieure sera d’ailleurs émaillée d’autres frictions avec ses supérieurs. Malgré ces heurts, Moulaert se plaît manifestement au Congo, car en mai 1914 il sollicite un nouveau terme de dix ans dans la colonie – demande accordée le 1er août 1914, quelques jours avant que la guerre n’éclate en Europe. Le conflit entre puissances européennes s’étend également en Afrique centrale, et notre fonctionnaire colonial, toujours en charge de la Marine du Haut-Congo, organise et dirige, depuis Léopoldville, l’expédition militaire belge (avec le vapeur Luxembourg) qui participe aux opérations françaises contre les Allemands au Cameroun (combats de la Sangha). En décembre 1914, il demande à être réintégré à l’armée belge afin de combattre sur le front européen ; il s’adresse même directement au roi pour appuyer sa requête. En vain : demande refusée. Obligé de rester à Léopoldville, il se heurte à nouveau à son supérieur direct, le gouverneur général faisant fnction (GG f.f.) Eugène Henry, suite à des divergences de vues concernant la politique infrastructurelle (fleuve et port). Lors de cette polémique, le GG f.f. le rappelle à l’ordre, à cause du « ton inacceptable » utilisé envers ses supérieurs hiérarchiques. Moulaert demande à nouveau à revenir en Europe. Cette fois-ci, sa demande est acceptée, mais le GG Henry lui demande néanmoins de rester en Afrique car on manque d’officiers à l’est de la colonie, où les troupes coloniales belges et britanniques affrontent les forces allemandes. Moulaert accepte de rester au Congo. En janvier 1916, il obtient le commandement d’une unité stationnée au Tanganika ; en avril, il est promu au grade de lieutenant-colonel de la Force publique. Il est notamment chargé de construire un port à Albertville (Kalemie), à l’embouchure de la Lukuga. Il s’acquitte de cette tâche avec brio ; en outre, il contribue à la création d’une petite flottille belge sur le lac. Ces actions contribuent à la défaite des Allemands sur le lac Tanganika, un tournant important dans le déroulement des opérations militaires. Néanmoins, Moulaert suscite à nouveau des polémiques. Il se heurte au commandant des forces britanniques sur le lac, Geoffrey Spicer-Simson ; en outre, il se plaint du manque de moyens mis à sa disposition. Une fois de plus, il se brouille avec sa hiérarchie. Le GG Henry demande même au ministre Renkin de relever Moulaert de ses fonctions. Au même moment, ce dernier demande, une fois de plus, de servir sur le front belge. En mars 1917, il quitte donc l’Afrique pour rentrer en Europe. En juillet de la même année, il prend le commandement du 1er bataillon du 5e Régiment du Génie de la 5e Division d’Armée.

Toutefois, sa présence au front européen est de très courte durée. En effet, malgré ses déboires à répétition avec la hiérarchie et sa réputation de « forte tête », il reste en lice pour de hautes fonctions dans la colonie. Son nom est cité pour le poste de commissaire royal pour administrer les territoires conquis sur les Allemands dans l’Est africain. Si le ministre Renkin refuse de le nommer à cette fonction, une autre promotion ne lui échappe pas : le 20 août 1917, il est promu vice-gouverneur général (VGG). Le GG et le cabinet du ministre refusent toutefois de le nommer à la tête de la province du Congo-Kasaï, précisément l’endroit où il s’était heurté aux missions. Moulaert, qui espérait être nommé dans cette région qu’il connaissait bien, doit se contenter de la province de l’Équateur.

Le nouveau VGG n’exercera ses fonctions de façon effective que pendant deux ans. En effet, lors d’un séjour en Belgique, fin 1919, le nouveau ministre des Colonies, le libéral Louis Franck, lui propose de prendre la direction des mines d’or de Kilo et Moto, dans le nord-est du Congo. Moulaert accepte ce nouveau défi et est nommé officiellement le 29 décembre 1919. Ainsi s’ouvre une nouvelle étape de sa carrière : le haut fonctionnaire colonial devient homme d’affaires. Il reprend une affaire en mauvais état (manque de moyens, pénurie de travailleurs, méthodes rudimentaires, situation sociale catastrophique, infrastructures quasiment inexistantes, etc.). Moulaert, qui reste à la tête de l’entreprise de 1920 à 1947, réussit à donner une nouvelle impulsion à la production aurifère, mais sa gestion est mise en cause, plus précisément le recrutement forcé des travailleurs noirs (10.012 ouvriers en 1918, plus de 40.000 en 1939). D’après un rapport officiel paru en 1931 et rédigé par le colonel Alexis Bertrand (ancien VGG a.i. de la Province orientale et membre du Conseil colonial), 35%, voire même 50% des hommes adultes valides sont forcés de quitter leur communauté pour travailler dans les gisements aurifères – alors que la Commission de la Main-d’œuvre, un organe officiel destiné à réguler l’emploi de travailleurs noirs, avait originellement fixé la limite de recrutement à 10%. Ce rapport suscite une polémique publique ; Moulaert nie farouchement les accusations portées à l’encontre de « son » entreprise. Toutefois, les critiques adressées à cette dernière persistent jusque dans les années 1940.

Grâce à la présidence de Kilo-Moto, Moulaert est définitivement lancé dans le monde des affaires. Ses fonctions lui ouvrent rapidement les portes de nombreuses entreprises coloniales privées. À partir des années 1920, il prend place au sein des instances dirigeantes de nombreuses sociétés : Chanic (chantiers navals) ; Société minière et géologique du Zambèze, Syndicat minier africain (Symaf), Société minière de la Luama (Syluma), Symétain et Société minière du Maniema (mines) ; Crédit général du Congo (Crégéco) et Crédit foncier africain (secteur financier) ; Usines textiles de Léopoldville (Utexléo) et Société congolaise de Textiles (Socotex) (textiles), Société des Chemins de Fer vicinaux du Congo (Vicicongo) (transports), Compagnie du Congo pour le Commerce et l’Industrie (CCCI) (holding colonial du groupe de la Société générale), Compagnie des Produits et des Frigorifères du Congo, etc. En 1934, il tente toutefois de revenir à l’administration publique, car il brigue la fonction de gouverneur général du Congo. Les autorités politiques lui préféreront Pierre Ryckmans. Moulaert demeure donc une figure de proue des milieux d’affaires, car entre 1934 et 1938, il assume la présidence de l’Association des Intérêts coloniaux belges (AICB), le groupe de pression des grandes entreprises coloniales. Ce poste important, qui à la fois exprime et renforce son omniprésence dans le monde colonial, lui permet d’exercer une certaine influence sur la politique économique. Vers la même époque, Moulaert obtient également le grade de général major de réserve honoraire dans l’armée belge.

Homme d’affaires, ex-militaire et ex-haut fonctionnaire, Moulaert est également un homme d’influence. Dès ses premiers pas au sein de la fonction publique congolaise, il s’exprime à la fois publiquement et de façon plus discrète. Il écrit note sur note ; il participe à de nombreux congrès coloniaux ; il collabore à des commissions officielles (notamment, en 1924, la Commission pour l’étude des problèmes du transport au Congo belge, dont il assume le secrétariat général) ; il soumet ses avis aux responsables politiques, voire au souverain – parfois par-dessus la tête de ses supérieurs directs. Il cultive, notamment, des relations avec le monde de la presse et publie ainsi quantité d’articles dans de nombreux journaux et diverses revues. Moulaert, qui se qualifie lui-même d’homme d’action détestant la « théorie », n’hésite donc pas à exprimer ses opinions sans détours ; ceci en étrillant bien souvent ses adversaires. Jusque dans les années 1950, ses écrits déclenchent des polémiques. À deux reprises, des ex-coloniaux, mécontents de la façon dont Moulaert les représente dans ses livres, lui intentent un procès.

Les écrits et opinions de Moulaert sont donc largement diffusés. Épinglons, sans souci d’exhaustivité, quelques-uns de ses principaux points de vue. Son attitude envers la population autochtone varie selon les circonstances : soit il adopte des positions « dures », prônant des méthodes fortes ; soit il plaide pour une politique qui apparaît plus « sociale ». Il revient sans cesse sur la nécessité d’organiser de bonnes voies de communication (son adage est : « Transporter, c’est coloniser ») ; il est un fervent partisan de la décentralisation administrative dans la colonie ; il s’oppose à l’implantation massive de petits colons ; il préconise une protection douanière pour aider les industries naissantes au Congo ; il se démène pour de meilleurs logements destinés à la population noire, en particulier à Léopoldville, etc.

Parmi les réseaux utilisés par Moulaert pour exercer de l’influence, signalons également l’Institut royal colonial belge (prédécesseur direct de l’actuelle Académie royale des Sciences d’Outre-mer). Il en devient membre dès 1929, peu après la fondation de l’institution, et en assume la présidence en 1943. Moulaert participe notamment aux travaux de la Commission de la Biographie de l’IRCB. Il veille scrupuleusement au maintien de l’« orthodoxie » forgée par l’establishment, notamment par la censure de certaines notices biographiques. Au cours des années 1950, l’octogénaire Moulaert s’inquiète des développements jugés « dangereux » au Congo belge. La lutte contre « l’infection communiste » lui semble prioritaire. Il participe donc aux activités du Conseil colonial belge du Cilacc (Centre international pour la Lutte active contre le Communisme).

La course vers l’indépendance, lancée vers 1955, laisse Moulaert manifestement perplexe ; il s’en tient aux idées et recettes forgées dans le passé. Il s’oppose notamment au développement de l’enseignement moyen et supérieur pour les Congolais, car cela risque, d’après lui, d’attiser le mécontentement des « élites » autochtones. Il est profondément opposé aux idées de Jef Van Bilsen qui, en 1955-56 publie un « Plan de trente ans pour l’émancipation de l’Afrique belge ». Moulaert mobilise même ses réseaux politiques pour lui faire enlever sa charge d’enseignant à l’Université coloniale d’Anvers. Toutefois, ce « grand colonial » ne vivra pas assez longtemps pour assister à l’avènement, tant redouté par lui, du Congo indépendant. Il s’éteint à Bruxelles le 17 septembre 1958, âgé de 83 ans. Quatre mois plus tard, le gouvernement belge annonce la fin prochaine du régime colonial.

 

Guy Vanthemsche
Vrije Universiteit Brussel
29 avril 2013
guy.vanthemsche@vub.ac.be

 

Sources inédites

 

Musée royal de l'Afrique centrale, Papiers George Moulaert.

Musée royal de l’Armée et d’Histoire militaire, dossiers officiers, n°  12461.

Archives africaines du Service public fédéral Affaires étrangères, dossier personnel n°  1944.

 

Sources publiées

  1. Principales publications de George Moulaert

 

Moulaert (G.), La campagne du Tanganika (1916-1917), Bruxelles, L’Édition universelle, 1934, 239 p.

Moulaert (G.), Problèmes coloniaux d’hier et d’aujourd’hui. (Pages oubliées). “38 années d’activité coloniale”, Bruxelles, Charles Dessart Éditeur, 1939, 649 p.

Moulaert (G.), Souvenirs d’Afrique 1902-1919, Bruxelles, Charles Dessart Éditeur, 1948, 243 p.

Moulaert (G.), Vingt années à Kilo Moto 1920-1940, Bruxelles, Charles Dessart Éditeur, 1950, 296 p.

 

  1. Autres sources publiées

 

Le problème de la main-d'œuvre au Congo Belge. Rapport de la Commission de la main-d’œuvre indigène 1930-1931. Province orientale. Rapporteur : Monsieur le Colonel Bertrand, Conseiller colonial, Bruxelles, Lesigne, 1931, 261 pp. (cote de la Bibliothèque royae : 7B/3084/1-6).

 

Travaux scientifiques

 

Vanderlinden (R.), Moulaert (George), in Biographie belge d’outre-mer, Bruxelles, Académie royale des Sciences d’Outre-mer, vol. 6, 1967, col. 758-762 (en ligne via www.kaowarsom.be fr/collections_biographiques).

Vanderlinden (R.), George Moulaert, in Bulletin des Séances de l’Académie royale des Sciences coloniales, n.s., 5, 1959, n° 1, p. 147-157 (avec bibliographie complète de G.M.).

Delathuy (A.M.) (pseudonyme de Jules Marchal), Jezuïeten in Kongo met zwaard en kruis, Berchem, EPO, 1986, p. 140 (index “Moulaert”).

De Meulder (B.), Kuvuande Mbote. Een eeuw koloniale architectuur en stedenbouw in Kongo, Antwerpen, Houtekiet – De Singel, 2000, p. 47-60. 

Lederer (A.), Histoire de la navigation au Congo, Tervuren, MRAC, 1965 (MRAC – Annales, série in-8°, n° 2, 1965), p. 371 (index « Moulaert »).

Marchal (J.), Travail forcé pour le cuivre et pour l’or. L’histoire du Congo 1910-1945. Tome 1, Borgloon, Éditions Paula Bellings, 1999.

Vanthemsche (G.), Un “grand colonial” et ses réseaux: Georges Moulaert (1875-1958), in Dujardin (V.) & Tilly (Pierre), eds., Hommes et réseaux: Belgique, Europe et outre-mers. Liber amicorum Michel Dumoulin, Bruxelles-Bern, P.I.E. Lang, 2013, pp. 159-181 (Euroclio, n° 50).

 


[1] G. Moulaert, Souvenirs d’Afrique 1902-1919, Bruxelles, Charles Dessart Éditeur, 1948, p. 161.

 

 

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Tomaison: 

Biographical Dictionary of Overseas Belgians